Alors qu’un futur Traité contraignant sur les entreprises et les droits humains est en négociation au Conseil des droits de l’homme (octobre 2021), des communautés affectées et les organisations de la société civile appellent les États à y participer et à agir face aux violations des droits des communautés par des multinationales de par le monde.
C’est le cas des communautés affectées par l’entreprise belge SIAT, qui s’opposent aux plantations à large échelle d’hévéa et de palmiers à huile au Ghana, au Nigeria et en Côte d’Ivoire. Cette courte vidéo donne la parole aux représentants des communautés de Prikro, en Côte d’Ivoire.
En 2014, sans avoir consulté les populations locales, la Côte d’Ivoire met 11.000 ha de terres à disposition de l’entreprise belge SIAT. L’huile de palme et le caoutchouc produits par SIAT sont vendus à des grandes marques comme Unilever, Nestlé, Michelin et Goodyear. Les communautés locales de Côte d’Ivoire s’opposent au projet industriel d’hévéa qu’elles dénoncent comme un “accaparement de terres”. Leur contestation sera violemment réprimée, faisant plusieurs morts, des dizaines de blessés et de prisonniers. Aujourd’hui, elles demandent justice et la rétrocession de leurs terres.
Plus de 7 ans après les premières actions des communautés affectées par SIAT pour le respect de leurs droits, la justice se fait attendre. La puissance des multinationales et les lacunes légales au niveau national et international font perdurer l’impunité. Il est temps que nos gouvernements respectent les droits humains et adoptent des régulations contraignantes pour leurs entreprises qui violent les droits en dehors de leurs frontières.
Pour plus d’information :
Entraide et Fraternité : Analyse "Quand hévéa rime avec violations de droits" (2020)
GRAIN & al : Rapport"Conflit foncier en Côte d’Ivoire, les communautés se défendent face à SIAT et l’État" (2017)
African Peoples TribunalNote technique - SIAT en Côte d’Ivoire (2020)
African Peoples Tribunal Note technique - SIAT au Ghana (2020)