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28 septembre 2022  Archives des actualités

Catastrophe humanitaire et désespoir en Haïti

« Au lieu du progrès que nous espérions et dont nous rêvions, aujourd’hui la situation en Haïti a malheureusement atteint un nouveau degré de désespoir. »

Voilà ce que vient de déclarer Valerie Guarnieri, directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM). Le travail des ONG est de plus en plus difficile, les Nations Unies quittent le pays. En cause : la flambée des coûts des carburants.

Les partenaires d’Entraide et Fraternité poursuivent leur travail d’accompagnement des communautés.

Depuis deux semaines, Haïti s’embrase à nouveau. Le 14 septembre, le gouvernement haïtien a en effet annoncé une augmentation de plus de 100% des prix de l’essence. Les caisses de l’État sont vides. C’est pourquoi il a été décidé de mettre fin à la subvention sur le carburant. Pillages, manifestations, agressions sont la conséquence de cette décision depuis ce moment.
Le Programme alimentaire mondial estime qu’au moins 6 millions de dollars d’aide humanitaire ont été perdus dans les attaques, ce qui aurait pu profiter à plus de 410 000 personnes dans le besoin. Alors que le prix du panier alimentaire moyen a grimpé de 52 % en un an, « nous nous attendons à ce que la sécurité alimentaire se détériore encore cette année, dépassant le record de 4,5 millions de personnes en niveau d’insécurité alimentaire de crise ou pire, dont 1,3 million en situation d’urgence », selon l’ONU. « Une crise économique, une crise des gangs et une crise politique ont convergé pour créer une catastrophe humanitaire », a commenté l’émissaire de l’ONU en Haïti. Plus rien ne fonctionne dans le pays.
Le travail des humanitaires sur le terrain est de plus en plus dangereux. L’ONU a d’ailleurs décidé l’évacuation de son personnel non essentiel. Certains partenaires locaux d’autres ONG ont tout perdu dans les pillages, spécialement ceux qui stockent des vivres. Ce n’est le cas des partenaires d’Entraide et Fraternité sur le terrain même si leur situation est loin d’être simple. Selon Ricot Jean Pierre, coordinateur du programme d’Entraide et Fraternité en Haïti, « nous ne sommes pas inquiétés par les pillages de la part de la population car nous effectuons avec elle un travail de conscientisation et de mobilisation. Mais il est clair que l’insécurité nous menace tous. Et tous les partenaires sont obligés de prendre des mesures pour pouvoir continuer à fonctionner et se déplacer vers les zones d’interventions. Les menaces sont de tous ordres. Non seulement par rapport à l’insécurité généralisée, mais aussi elles sont liées aux prises de position des partenaires contre le pouvoir de facto qui soutient les les gangs armés et les utilise pour criminaliser les mouvements populaires et empêcher les populations de faire passer leurs revendications. »





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