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22 octobre 2014  Archives des actualités

Afrique du Sud

Une rencontre qui ouvre de nouveaux horizons

Des partenaires sud-africains, zimbabwéens, indiens et malgaches d’Entraide et Fraternité se sont retrouvés, afin d’échanger des pratiques.

Du 13 au 20 octobre, en Afrique du Sud, des partenaires sud-africains, zimbabwéens, indiens et malgaches d’Entraide et Fraternité se sont retrouvés dans un township près de Pietermaritzburg, afin d’échanger des pratiques sur la participation citoyenne, la mise en mouvement, les droits de l’enfant… Un séminaire et des visites dont chacun est reparti enrichi pour continuer à mener son travail dans son pays.

Les participants venaient de cinq pays : Fr Manoj de l’organisation Jana Vikas en Orissa (Inde) et Satya du CSEI au Bihar (Inde) sont deux dalits engagés dans la cause des dalits ; Jean-Berthin est coordinateur de la Confération Paysanne malgache ; Precious et Muxhe sont toutes les deux actives à Pamuacha, une organisation communautaire du Zimbabwe travaillant avec des groupes où le VIH a fait des ravages, et Claude Mormont est en charge de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe à Entraide et Fraternité.

Ils ont été accueillis par la communauté locale, qui leur a fait découvrir son travail grâce à des ateliers : pesticides naturels, fabrication de bougies, jardinage écologique, préparation pour jardins urbains (pour faire pousser des légumes dans un sac). Les gens de la communauté avaient apporté des denrées de leur production pour partager un repas avec les invités.
Lors du débriefing, un Sud-Africain disait : « si le droit à la terre était une réalité en Afrique du Sud, la pauvreté serait sans doute en grand partie éliminée. En réalité, la fin de l’apartheid n’a pas du tout amené un partage des terres comme cela était prévu théoriquement ».

Le Sunflower Women Football Club

Les enfants des danses zoulous
avec Satya et Muxhe
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Le dimanche 19 octobre, le groupe est allé rendre visite au Sunflower Women Football Club, un club de foot féminin mis en place au cœur du township de Mpumalanga par des habitants. Ils y ont été accueillis par des danses zoulous auxquelles Satya et Muxhe ont participé. Le Sunflower est un club de qualité, dont au moins 4 filles sont montées dans l’équipe de première division de foot féminin d’Afrique du Sud. Mais la mise en route du club de foot, quelque temps après la fin de violences meurtrières qui ont opposé les habitants à l’époque de la fin de l’apartheid, n’avait pas été une mince affaire. Pendant plusieurs années, la méfiance était restée et faire jouer au foot des enfants issus des deux camps représentait un défi. Défi qu’on peut dire aujourd’hui relevé avec succès : le sport a été mis au service de la paix, comme il l’est aussi au service de l’émancipation des filles. Le club, qui n’est qu’une partie d’un projet plus ambitieux de centre d’excellence sportive, est inséré dans le tissu des initiatives communautaires : jardins d’enfants, crèches, actions culturelles.

Echanges sur les droits de l’enfant et la citoyenneté

Comme pendant tout le reste de la semaine, la visite du Sunflower Club a été placée sous le signe de l’échange : Satya, venue d’Inde, a dynamisé les échanges avec les Africains du Sud et Zimbabwéens sur les droits de l’enfant, et expliqué comment le jeu est aussi utilisé en Inde pour affirmer les droits des enfants dalits, et surmonter les barrières des castes.
Les échanges sur la citoyenneté ont aussi été très denses. Et tout le monde a eu à l’esprit pendant cette journée Thuli Ndlovu, de Abahlali (organisation d’habitants de bidonvilles autour de Durban – Afrique du Sud), assassinée quelques jours avant la rencontre, mais aussi les injustices vécues par l’immense communauté dalit, en particulier les violences communales qui ont ensanglanté la région de Khandamal et dont Fr Manoj a témoigné.
L’ONG PACSA, partenaire d’Entraide et Fraternité à Pietermaritzburg et qui encourage les communautés rurales très exclues à se faire entendre, a proposé une méthodologie très dynamique : chaque organisation avait rédigé au préalable une histoire significative concernant la participation et l’engagement citoyen d’adultes et d’enfants de zones défavorisées. Ces histoires partagées sont devenues ainsi le terreau d’une réflexion commune et d’un échange de pratiques passionnant.
Le séminaire s’est complété d’une série de visites d’organisations. Les droits des enfants n’étaient qu’un aspect des thèmes discutés, mais très porteur. En effet, le projet est né dans le groupe de garder durablement des liens à travers une page Facebook sur le droit des enfants et la possibilité d’introduire un dossier de financement commun autour de cette dynamique d’échanges s’est dessinée.

Tristes de devoir se séparer, mais plus fort de se savoir unis par-delà les frontières, Sud-Africains et étrangers se sont dit au revoir, en se promettant de continuer l’échange qui a ouvert à tous de nouveaux horizons.

Les participants à la rencontre de partenaires
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