Point fort du début de la campagne du Carême de partage 2018 d’Entraide et Fraternité : la visite de Mgr Joachim Ntahondereye, évêque de Muyinga et président de la Conférence épiscopale du Burundi.
Il a rencontré les plus hautes autorités de l’Église (le primat de Belgique, les évêques francophones, le nonce apostolique) et a été reçu dans toutes les sphères politiques importantes (Europe, gouvernement, Parlement). Et a aussi - et peut-être surtout - rencontré nos communautés.
C’est un véritable marathon de l’espérance qu’a couru Mgr Joachim Ntahondereye au cours des deux premières semaines du Carême. Si cette visite a revêtu les atours de rencontres de haut niveau avec les décideurs politiques, c’est d’abord et avant tout pour rencontrer nos communautés que s’est déplacé l’évêque burundais, toujours soucieux de témoigner avec bonne humeur et franc-parler de la situation complexe de son pays. Le Burundi, on le sait, est assis sur un volcan : en ce mois de mai, le président Nkurunziza organise un référendum qui tient plus du plébiscite que du vote démocratique. Car l’objectif de celui qui s’est fait élire « guide suprême éternel » de son parti est clair : se maintenir au pouvoir jusqu’en 2032. Le Burundi connaît donc la même dérive autocratique que la RD Congo ou le Rwanda. Ce qui est préoccupant pour un pays où l’on vit avec moins d’un dollar par jour et dont la population a 17 ans de moyenne et n’a d’autres débouchés que les « emplois » de l’agriculture.
C’est bien la raison pour laquelle le travail de terrain de Mgr Ntanhondereye, qui s’est investi dans son diocèse auprès du Centre agropastoral de Mutwenzi avec l’aide d’Entraide et Fraternité, est particulièrement pertinent sur ces différents plans : le développement d’une agriculture paysanne, familiale et biologique et au sein de laquelle les femmes ont un rôle de plus en plus important et non celui de simples adjuvants. Que ce soit face à l’importante diaspora burundaise présente chez nous, que ce soit face aux bénévoles d’Entraide et Fraternité, que cela soit dans les écoles, que cela soit à l’occasion de conférences, de débats, de célébrations eucharistiques, de visites d’associations ou de rencontres protocolaires, l’évêque burundais a multiplié les messages d’espoir. Et il est rentré au pays avec la satisfaction d’avoir « constaté l’élan de solidarité que suscite le Burundi auprès de la population belge mais aussi de ses décideurs : c’est le message que je ramènerai à mes compatriotes. L’intérêt était sincère, ainsi que l’inquiétude. On sent bien que, d’une certaine façon, les responsables belges et européens attendent de mon pays une évolution démocratique avant de s’impliquer plus avant dans la coopération. Je suis porteur d’un message d’espoir pour mon pays. Je ne suis pas venu seulement pour recevoir mais aussi pour donner à mon tour à mes compatriotes. »
« Je crois beaucoup au travail de la société civile et, en particulier, celui du centre agropastoral de Mutwenzi.
Les associations sont des pépinières dont nous pouvons attendre les leaders de demain pour inverser la tendance. »
Mgr Joachim Ntahondereye