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7 avril 2015  Archives des actualités

Marche parrainée pour Haïti

Les élèves du 1er degré à l’INDSé Bastogne se mobilisent

Le 3 avril, les 600 élèves du 1er degré de l’INDSé, à Bastogne, ont reçu Angelo Simonazzi, secrétaire général d’Entraide et Fraternité, à l’occasion de leur marche parrainée pour les petits paysans haïtiens et leurs familles. Celui-ci leur a adressé un discours dans lequel il les félicite et les remercie chaleureusement de poser des gestes concrets pour façonner un monde plus solidaire.

Pour clôturer la mobilisation de Carême dans les écoles, Angelo Simonazzi, secrétaire général d’Entraide et Fraternité, s’est rendu à l’INDSé de Bastogne à l’occasion de la marche parrainée des élèves du 1er degré en faveur d’Haïti. Il a adressé un discours aux 600 élèves rassemblés dans la salle de sports. A suivi la remise officielle du chèque des parrainages obtenus. La marche a été reportée au troisième trimestre étant donné les conditions climatiques.

Voici le discours.

"Merci de m’avoir invité aujourd’hui. Je suis vraiment fier d’être chez vous et de vous connaître personnellement. On m’a dit beaucoup de bien de votre école et cela se confirme aujourd’hui car vous avez, une fois de plus, fait la preuve d’une belle solidarité vu la somme récoltée.

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Au nom d’Entraide et Fraternité, je veux vous féliciter pour cette belle réussite ! Bravo à toutes et à tous ! Vous donnez un exemple formidable à d’autres écoles de Wallonie. L’argent récolté aidera des petits paysannes et paysans haïtiens qui cultivent la terre d’une façon agro-écologique, respectueuse de l’environnement. Il appuiera des petites fermes familiales qui font vivre des milliers de famille dans la dignité.

J’ai eu la chance, l’année passée, de visiter Haïti et de me rendre compte directement du travail de ces paysans. Et j’ai entendu, par exemple, que les associations paysannes soutenues par Entraide et Fraternité sont venues tout de suite en aide avec des denrées alimentaires et en accueillant chez elles dans les campagnes, leurs frères et sœurs de la capitale – Port-au Prince – touchés par le tremblement de terre de janvier 2010. Ce tremblement a fait plus de 300.000 victimes.

Le travail des associations paysannes contribuent résolument à changer la vie de centaines de familles en renforçant la production agricole et en faisant reculer l’insécurité alimentaire. Des coups de pouce, parfois légers, mais qui, bien ciblés, peuvent faire la différence entre famine et survie.

Ainsi, par exemple, j’ai pu voir que le cheptel de nombreuses familles a été augmenté par le prêt de cabris et de vaches, ce qui a, en moyenne, augmenté d’au moins 20 % la production agricole et d’élevage. C’est un projet qui s’appelle « passer-cadeau » (Pase Kado) et que j’ai vu en œuvre dans un village du Nord d’Haïti, qui porte le nom amusant de Limonade. Le principe est le suivant : des paysans membres d’une association/coopérative paysanne reçoivent, à travers une espèce de loterie gérée par l’association, un animal (généralement, une vache ou un cabri) pour un temps déterminé durant lequel ils prennent soin de l’animal dont ils gardent la progéniture jusqu’à trois petits. Au bout de ce temps, ils rendent l’animal et un petit à l’association qui, ainsi, va les prêter à d’autres membres. De cette façon, tous les membres, après un certain temps, reconstituent leur cheptel et peuvent continuer à vivre plus dignement du fruit de leur travail.

J’ai pu voir aussi des distributions de semences qui ont permis à des familles très démunies de mettre leur parcelle en culture. Des terres ont été acquises et cultivées en commun pour un meilleur partage des savoirs et expériences. Des pépinières ont été installées et des entrepôts de stockage de semences et des récoltes construits pour procurer l’infrastructure nécessaire. J’ai vu aussi des paysans suivre des formations en gestion et environnement pour optimiser les chances de réussite des activités de leur ferme et d’actions de reboisement, dans un pays où la couverture forestière se dégrade dangereusement. Ces formations visent à améliorer les pratiques pour qu’elles soient plus respectueuses des écosystèmes : associer différentes plantes, se passer de pesticides, combiner élevage et agriculture limitant l’apport d’engrais artificiels.

Même si les interventions d’Entraide et Fraternité restent limitées face à un océan de besoins, elles servent de témoin et de preuve que la situation peut changer et que des solutions existent bel et bien. Face à l’adversité, le peuple haïtien se retrousse les manches.

Un proverbe malgache dit : « C’est par le fond que la marmite commence à bouillir  ». Eh oui, c’est par ces petites actions que le monde peut devenir meilleur.
Voilà des beaux exemples de solidarité !

Choisir la solidarité, comme vous l’avez fait, c’est se sentir responsable. Pas coupable de la pauvreté et de l’exclusion, vécues par de plus en plus de personnes, surtout dans des pays comme Haïti, mais capable de s’engager, de faire quelque chose pour plus de solidarité.

Choisir la solidarité, comme vous l’avez fait, c’est s’engager. Tout le monde n’est pas Sœur Emmanuelle ou l’Abbé Pierre. Et tout le monde n’a pas la chance que j’ai de travailler directement, à travers Entraide et Fraternité, à contribuer constamment à la lutte contre la pauvreté et les inégalités.

Mais tout le monde peut poser des gestes, à sa mesure, pour façonner un monde plus solidaire.

Je voudrais vous raconter 2 histoires.

La première vient de Bouddha. Un jour, il raconta :

« Il était une fois deux chiens, qui, à des moments différents, entrèrent dans la même pièce. L’un sortit tout content en remuant sa queue, l’autre, par contre, sortit visiblement mécontent et en grognant. Une femme vit les deux chiens et, intriguée, entra dans la pièce pour savoir ce qui rendait l’un heureux et l’autre tellement furieux. A sa grande surprise, elle trouva que la salle était pleine de miroirs. Le chien heureux avait trouvé une centaine d’autres chiens heureux qui le regardaient, alors que le chien grogneur avait seulement vu des chiens en colère qui aboyaient contre lui ».

Quel est l’enseignement de cette histoire ? C’est Bouddha qui nous le dit :

« Ce que nous voyons dans le monde qui nous entoure n’est qu’un reflet de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. Et tout ce que nous sommes et faisons n’est que le reflet de ce que nous avons pensé. Ce que nous pensons et faisons, nous devenons ».

Si nous toutes et tous, avec d’autres personnes, pensons qu’un monde plus solidaire est possible et que nous œuvrons pour cela, comme vous l’avez fait, alors il adviendra.

La seconde histoire vient d’une légende des indiens d’Amérique.

« On raconte qu’un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul, le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, un autre oiseau, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : ‘Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu !’. Et le colibri lui répondit : ‘Je le sais, mais je fais ma part’. »

Merci d’avoir fait votre part pour un monde plus solidaire !"

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