Ce titre peut en dire long sur nos impressions mais en même temps, il ne nous dit rien non plus ! Pour comprendre cela, un petit retour en arrière s’impose.
Il y a deux ans, à l’initiative d’une collègue et en collaboration avec l’association Entraide et Fraternité, un voyage humain est mis sur pied pour partir quinze jours au Nicaragua pendant les vacances de Pâques 2013. Si on demande à un quidam dans la rue de nous dire deux ou trois mots sur ce pays, les qualificatifs ne manquent pas : soleil, chaleur, montagnes, forêts, dépaysement…. C’est exact mais tellement loin de la réalité de la vie sur place, tellement loin….
Avant de partir, naïvement et comme le pensaient également des gens autour de moi, je pensais que nous allions vivre le quotidien des gens sur place, les suivre dans leur travail, leur scolarité, leurs problèmes, … Au fait, nous suivions des gens qui travaillent pour l’association « Tuktan Sirpi » qui s’occupent des enfants des rues. Ces animateurs rencontrent et créent des liens avec des enfants dans le but de les scolariser, de les aider face à des problématiques telles que les abus sexuels, la consommation de drogues, … C’est grâce à eux que nous avons pu rencontrer, suivre ces enfants. Sans eux et leur travail, il aurait été impossible d’aller à leur rencontre. Comment ai-je pu croire qu’il suffisait simplement d’arriver sur place et de se dire : allons vers eux ! Non et non, ça n’aurait pas pu se passer autrement et c’est normal : nous n’aurions jamais pu les rencontrer sans le travail formidable et le lien de confiance créé entre l’association et les enfants. Etre confrontés à cette pauvreté et aux témoignages des gens qui nous entouraient, ça ne nous laissaient pas de marbre… Par cette découverte, j’ai pu mettre des mots sur le voyage humain : partager deux expériences de deux pays différents, ce qui est extrêmement enrichissant.
Aussi, en plus de rencontrer cette réalité de la vie sur place, une autre se dessinait également : l’ambiance du groupe. Même si celui-ci était restreint et très uni, l’atmosphère n’était pas toujours chaleureuse, il y a eu quelques conflits. Mais c’est grâce à ceux-ci que nous pu évoluer positivement et nous remettre en questions. Ce voyage aura été humain à tous les niveaux.
Oui, sans conteste, ce voyage a été un voyage d’où nous ne sommes pas revenus comme avant…. et tant mieux !
ROLAND Steven