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19 octobre 2015  Archives des actualités

Juste Terre ! - interview

Flash-back : campagne de Carême 2015

Interview avec Jean Lavalasse, Yannick Rubens Charles et Françoise Léonard de la la communauté catholique haïtienne de Belgique.

Alors que se prépare déjà la prochaine campagne de Carême, la campagne 2015 vous paraît sans doute déjà un peu lointaine… Pourtant, nous voudrions une fois encore revenir sur quelques ingrédients qui ont fait le succès de ce temps de solidarité avec Haïti en Wallonie et à Bruxelles. L’occasion aussi de redire MERCI à vous toutes et tous qui avez consacré du temps et de l’énergie à nos côtés !

A Bruxelles, la communauté catholique haïtienne de Belgique s’est spontanément mobilisée et concrètement impliquée dans la campagne. Ainsi, Jean Lavalasse, Yannick Rubens Charles et Françoise Léonard, expatriés haïtiens en Belgique, ont rejoint avec enthousiasme l’équipe d’Entraide et Fraternité de Bruxelles. Tous trois ont été de toutes les animations et sorties de nos invités du Carême. D’abord pour traduire leurs propos,mais aussi pour compléter et enrichir l’éclairage donné sur leur pays.
Juste Terre ! les a contactés pour une interview express.

Juste Terre ! : Quelles sont les activités auxquelles vous avez participé ?
Jean : J’ai participé aux trois journées de formation en préparation de la campagne. Cela a été l’occasion de rencontrer tous les partenaires avant qu’ils ne soient envoyés dans les régions, mais aussi l’équipe d’Entraide et Fraternité quasiment au complet. Puis, j’ai accompagné l’équipe dans ses animations de Carême. J’ai été séduit par l’enthousiasme de l’équipe régionale d’Entraide et Fraternité et surtout par son approche de la solidarité avec Haïti. Une approche qui contraste avec le paternalisme et le misérabilisme d’autres acteurs présents dans mon pays.
Françoise et Yannick : Nous sommes allées à quasiment toutes les activités à Bruxelles et en Brabant wallon avec Olga et Vena.Nous avons rencontré les commu-nautés paroissiales, mais aussi des associations et des écoles. Ça a été passionnant.

Juste Terre ! : Comment se sont déroulées les rencontres avec le public ?
Françoise : Les gens étaient très intéressés et ont posé beaucoup de questions pertinentes. Certains, par exemple, avaient du mal à comprendre la différence de développement entre Haïti et la République Dominicaine, où ils avaient été en vacances. J’ai dû leur expliquer qu’il y avait aussi de la pauvreté en République Dominicaine mais qu’elle est plus cachée…
Yannick : Beaucoup de questions portaient sur les sommes faramineuses promises par la communauté internationale après le tremblement de terre. Les gens se demandaient à juste titre ce qu’il en était advenu. Ce n’est pas évident d’expliquer que la plus grosse partie de ces sommes n’est pas parvenue aux populations, soit parce qu’elles n’ont jamais été versées, soit parce qu’elles ont été englouties par le fonctionnement des innombrables ONG internationales présentes dans le pays ! Heureusement, l’approche d’Entraide et Fraternité qui fait confiance à des petites associations locales est bien plus efficace !

Juste Terre ! : Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?
Jean : J’ai découvert le travail de toutes ces organisations paysannes soutenues par Entraide et Fraternité et ça m’a fait chaud au cœur de voir que, dans les campagnes, les plus démunis résistent au rouleau compresseur de la mondialisation.Ils luttent contre une concurrence déloyale, ils ont de faibles moyens mais ils réussissent à changer leurs vies !
Françoise : Moi qui ai quitté mon pays très jeune, je n’ai pas eu l’occasion de le sillonner beaucoup, surtout dans les campagnes. J’ai véritablement découvert la réalité paysanne d’Haïti, les difficultés des gens, mais aussi leur courage ! Cela a été pour moi une expérience très positive.Et quand je retournerai en Haïti, j’irai certainement rendre visite à Olga que j’ai rencontrée ici !
Yannick : Pour moi, les paysans haïtiens ont un véritable savoir et un savoir-faireque des organisations comme Entraide et Fraternité veulent mettre en valeur. C’est fondamental, car ici en Belgique on ne voit que des images négatives de mon pays : la misère, la pauvreté… C’est vrai qu’elle existe, mais les paysans haïtiens ont de réelles compétences pour lutter contre cette misère ! J’ai aussi été frappée par la similitude des luttes paysannesau nord comme au sud de la planète ! Les travailleurs belges sont confrontés aux mêmes problèmes que les travailleurs haïtiens.





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